LES RÉPUBLICAINS

À L'ASSEMBLÉE NATIONALE

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Mme la présidente

La parole est à Mme Isabelle Périgault.

Mme Isabelle Périgault

Chaque semaine, je reçois à ma permanence des jeunes lycéens et leurs familles perdus dans les méandres de Parcoursup, cette plateforme censée gérer les vœux d’affectation de nos futurs étudiants.Depuis 2018, date de son lancement, Parcoursup fait l’objet de nombreuses critiques lorsqu’elle publie ses premiers résultats. Les prétendues améliorations annoncées successivement n’ont rien changé. Les lycéens, leurs parents ou leurs enseignants sont, chaque fois, surpris et décontenancés par des résultats parfois incompréhensibles. Comment expliquer que certains élèves avec de très bons dossiers ne soient pas reçus dans les écoles demandées ? Les critères sont différents selon les établissements et ne sont pas lisibles sur la plateforme. Les problèmes sont nombreux : absence de hiérarchisation des vœux, délai court pour se décider une fois qu’un élève reçoit une réponse positive,…

Mme Anne Brugnera

Oui, pour faire avancer les listes d’attente !

Mme Isabelle Périgault

…difficultés à gérer les listes d’attente et, bien sûr, le cas des élèves non affectés.

M. Pierre Cordier

Eh oui !

Mme Isabelle Périgault

Ce n’est plus possible, madame la ministre. Je vous avais déjà alertée en 2022, quand plus de 10 % des élèves n’avaient pas reçu d’offre d’affectation au dernier jour de la phase principale. Qu’en sera-t-il cette année ? Que dire des jeunes qui se retrouvent dans une filière par défaut parce qu’ils ont été affectés sur leur quatrième choix ?

M. Maxime Minot

Eh oui !

Mme Isabelle Périgault

Cela crée des frustrations, nuit à la motivation ; des vocations sont parfois gâchées. Tout cela sans compter ceux qui sortent de la plateforme en postulant directement dans des établissements privés. Ce système décourage notre jeunesse, qui ne se sent pas considérée.

M. Pierre Cordier

Voilà !

Mme Isabelle Périgault

Elle a le sentiment que la France ne lui offre pas la possibilité d’étudier sereinement.Madame la ministre, ma question est simple : que comptez-vous faire pour mettre fin à ces situations insensées qui font prendre aux jeunes un mauvais départ dans leurs études supérieures ?

M. Pierre Cordier

C’était bien mieux avant !


Mme la présidente

La parole est à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Sylvie Retailleau

Je vous répondrai en trois points. Premièrement, qu’y avait-il avant Parcoursup et que proposez-vous ?

M. Maxime Minot

Ici, c’est nous qui posons les questions !

Mme Sylvie Retailleau

Avant, il y avait le portail admission postbac (APB)…

Mme Laure Lavalette

Vous n’avez pas fait mieux !

Plusieurs députés du groupe LR

Avant, ce n’était pas nous !

M. Jérôme Nury

Parcoursup, c’est pire !

Mme Sylvie Retailleau

…et le tirage au sort ; il y avait des queues devant les comptoirs d’inscription parce qu’il fallait s’y rendre en personne.Parcoursup est un outil qui permet à tous les étudiants et à leurs familles de visualiser l’ensemble des formations disponibles et d’avoir accès à un guichet.

Plusieurs députés du groupe LFI-NUPES

Non, ce n’est pas vrai !

Mme Sylvie Retailleau

Deuxièmement, nous continuons à écouter ceux qui utilisent cette plateforme, comme nous le faisons depuis cinq ans…

M. Arnaud Le Gall

Il y a des soucis, vous n’écoutez rien !

Mme Sylvie Retailleau

…afin d’améliorer la plateforme pour résoudre les difficultés que vous avez mentionnées. Nous continuons à améliorer la transparence de cette plateforme.

Un député du groupe LFI-NUPES

Il y a des jeunes en souffrance !

M. Pierre Cordier

Un peu de modestie, s’il vous plaît !

Mme Sylvie Retailleau

Troisièmement, vos assertions manquent de respect pour les nombreuses personnes qui travaillent derrière Parcoursup, dans les lycées, dans les établissements, sur la plateforme elle-même.

M. Stéphane Peu

Ce système ne marche pas !

Mme Sylvie Retailleau

Nous avons amélioré la transparence des informations – j’accorde volontiers que c’est important. Cette année, nous avons été plus exigeants à l’égard des formations pour l’améliorer.

M. Pierre Cordier

Allez voir sur le terrain !

Mme Sylvie Retailleau

J’y suis toutes les semaines et j’y ai travaillé pendant trente-cinq ans, avec les étudiants et les élèves ; donc je les connais.

M. Pierre Cordier

Ça ne se voit pas, madame.

M. Stéphane Peu

Que faites-vous aujourd’hui ?

Mme Sylvie Retailleau

À l’heure où je vous parle, neuf lycéens sur dix ont reçu une proposition de Parcoursup. L’accompagnement est effectif car notre objectif est de ne laisser personne au bord du chemin.