LES RÉPUBLICAINS

À L'ASSEMBLÉE NATIONALE

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Mme la présidente

La parole est à M. Dino Cinieri.

M. Dino Cinieri

Madame la Première ministre, avec mes collègues du groupe Les Républicains, je souhaite appeler votre attention sur la révision d’un texte européen relatif aux émissions industrielles – la directive du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles ou (IED).À l’heure où la France est engagée dans la phrase des trilogues, quelle position sera défendue par les ministres français ? Cette révision, qui vise à faire entrer les élevages bovins dans le champ d’une directive relative aux émissions industrielles alors qu’ils en étaient jusqu’alors exclus, représente un véritable danger pour nos élevages et nos territoires. Les éleveurs de bovins, notamment les éleveurs laitiers du département de la Loire, sont déjà soumis à l’application de trois directives concernant le traitement de leurs émissions. Les exploitations laitières françaises subissent des contraintes économiques et administratives lourdes. À l’heure où la filière bovine est confrontée à un enjeu d’attractivité et de renouvellement des générations, il est indispensable de la protéger en maintenant son exclusion de cette directive.Si la révision de la directive IED était confirmée, le surcoût pour une exploitation laitière d’une centaine de vaches oscillerait entre 20 000 et 27 000 euros ; il serait intenable et inacceptable pour les éleveurs ! Madame la Première ministre, allez-vous écouter ces derniers ? Vos ministres respecteront-ils le vote des eurodéputés, qui ont largement rejeté l’entrée des bovins dans le champ de la directive en juillet dernier ?

Plusieurs députés du groupe LR

Très bien !


Mme la présidente

La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée de l’Europe.

Mme Laurence Boone

Je veux vous rassurer : la France connaît les difficultés des éleveurs. Je suis moi-même allée en Haute-Savoie avec les députés Antoine Armand et Véronique Riotton. Non seulement j’ai constaté à quel point l’élevage bovin est important, mais j’ai également entendu les demandes des éleveurs au sujet de la réglementation européenne.Je veux vous rassurer : la France a agi dès que cette directive a été proposée par la Commission, afin de modifier les seuils qui s’appliqueraient aux bovins. Nous avons pour objectif qu’ils ne s’appliquent ni aux exploitations comptant moins de 350 unités de gros bétail (UGB) ni aux exploitations extensives. Nous continuerons de nous battre pour maintenir cette position dans le cadre du trilogue.

M. Jean-Philippe Tanguy

Quelle technocratie pourrie !

Mme Laurence Boone

Nous voulons absolument trouver le bon équilibre pour les agriculteurs entre la préservation de la qualité de notre élevage et celle des objectifs climatiques. Enfin, nous sommes attachés depuis longtemps à l’instauration de clauses miroirs…

M. Grégoire de Fournas

Parlez français !

Mme Laurence Boone

…visant à s’assurer que le bœuf entrant sur le territoire européen satisfait aux mêmes exigences que le bœuf européen.

M. Jean-Philippe Tanguy et M. Grégoire de Fournas

Ça ne marche pas !


Mme la présidente

La parole est à M. Dino Cinieri.

M. Dino Cinieri

Je ne suis pas convaincu par vos propos.

M. Grégoire de Fournas

Nous non plus !

M. Dino Cinieri

Nous serons vigilants au cours des prochaines semaines. Comme les éleveurs, nous n’attendons pas de belles paroles, mais des actes. Je solliciterai une rencontre auprès du ministre de l’agriculture, de manière à aller plus loin que ces propositions.

M. Maxime Minot

Très bien !