Mme la présidente
La parole est à Mme Valérie Bazin-Malgras.
Mme Valérie Bazin-MalgrasMonsieur le Premier ministre, vous venez de faire une annonce spectaculaire : 32 milliards d’euros supplémentaires pour le système de santé. Sauf que ces 32 milliards ne sont pas une nouveauté : ils ont déjà été votés.
M. Patrick HetzelC’est du recyclage !
M. Benjamin LucasDécidément, ce sont tous des menteurs !
Mme Valérie Bazin-MalgrasCompte tenu de la situation de notre système de santé, on ne peut pas jouer avec les personnels de l’hôpital et les autres acteurs du monde de la santé en leur jetant de la poudre aux yeux. Vous ne faites qu’accroître la déception et le désarroi des personnels soignants à qui je veux d’ailleurs rendre hommage.
L’hôpital est en crise et les Ehpad sont dans une situation financière dramatique : voilà la réalité de la France en 2024. Malgré leur dévouement et leur travail, les personnels soignants sont à bout de souffle et trop souvent débordés – ce sont les résidents et leurs familles qui en paient le prix fort. Où qu’ils se trouvent, les Ehpad sont au bord de l’asphyxie financière et ne réussissent pas à boucler leur budget, comme vous le savez.Alors que la population vieillit, votre gouvernement doit faire de la question de l’autonomie et du grand âge une priorité pour notre pays.
M. Fabrice BrunTrès bien !
Mme Valérie Bazin-MalgrasLe président Macron nous promet le financement de la cinquième branche de la sécurité sociale depuis 2017, mais nous ne voyons toujours rien venir.Serez-vous, contrairement à vos prédécesseurs, le Premier ministre des promesses tenues ? Il y a urgence à répondre aux demandes des hôpitaux et des Ehpad.
Mme la présidenteLa parole est à Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités.
M. Maxime MinotEt du renouveau !
Mme Catherine VautrinVotre question me permet de répondre aux professionnels de santé tout en rendant hommage à leur compétence et à leur engagement, qu’ils travaillent en libéral ou à l’hôpital.L’hôpital est un trésor national ;…
Un député du groupe LFI-NUPESQue vous avez pillé !
Mme Catherine Vautrin…nous allons intensifier et accélérer les investissements qui leur sont destinés.Les crédits sont là. Vous venez de faire allusion à des crédits votés.
M. Jean-Paul LecoqNous ne les avons pas votés !
Mme Christine ArrighiVous racontez n’importe quoi !
Mme Catherine VautrinNous nous accorderons sûrement sur le fait que voter des crédits, c’est bien, mais que les dépenser, c’est mieux. Il convient à présent d’accélérer pour que ces crédits deviennent réalité et que les établissements de santé, qu’ils soient hospitaliers ou médico-sociaux, constatent l’évolution. Je vous renvoie aux chiffres que j’ai donnés précédemment.
M. Pierre CordierEt sur les 32 milliards, on a des éléments ?
Mme Catherine VautrinSi je reviens sur ce sujet, c’est pour rappeler l’importance de la coopération entre les professionnels. Nous en avons été témoins avec M. le Premier ministre samedi, à Dijon, où nous avons visité un service d’urgences pédiatriques rénové récemment – une déclinaison précise. C’est en quelque sorte le secret pour inscrire un système de santé dans un bassin de vie.
M. Olivier MarleixEt pour les Ehpad alors ?
Mme Émilie BonnivardEt la cinquième branche ?
Mme Catherine VautrinCe que vous venez de décrire correspond en effet aux attentes de nos concitoyens, qu’ils habitent en ville ou dans la ruralité.
M. Sébastien JumelParlez-leur de la loi Bachelot, qui a détruit l’hôpital !
Mme Catherine VautrinMa feuille de route au bout de trois jours est très claire. Je vous le dis calmement, vociférer ne sert à rien. J’ai pour objectif de garantir une offre de soins à chacun, quels que soient son bassin de vie et sa tranche d’âge.
Mme la présidenteLa parole est à Mme Valérie Bazin-Malgras.
Mme Valérie Bazin-MalgrasJ’ai bien entendu votre réponse. Vous nous avez fait part de votre feuille de route ; maintenant, allez-y, vous avez les clefs…
M. Thibault BazinElle n’a pas les clefs…
Mme Valérie Bazin-Malgras…et le budget, nous attendons donc vos actes pour les Ehpad et les hôpitaux.
M. Pierre CordierOui, on vous attend !